DANSE | SPECTACLE

Correria Agwa

16 Déc - 16 Déc 2016
Vernissage le 16 Déc 2016

A Belfort, le Granit présente le spectacle de Mourad Merzouki, Correria Agwa. Pièces initialement séparées, Agwa et Correria forment désormais un même ensemble, renvoyant à la collaboration de Mourad Merzouki avec onze danseurs brésiliens désormais membres de sa compagnie, Käfig.

Intercesseur, Mourad Merzouki a su introduire le hip-hop dans les arts chorégraphiques et l’a fait évoluer. Correria Agwa est certainement l’exemple d’une telle évolution en ne limitant pas cette danse à la seule difficulté technique ou au seul enchaînement inventif de figures dansées.

La création de Correria Agwa

Correria Agwa se compose de deux courtes pièces d’abord distinctes, Correria et Agwa, ici réunies en un seul et même spectacle. C’est en 2006, à la Biennale de la danse de Lyon, que Mourad Merzouki rencontre des danseurs originaires de Rio de Janeiro. Ces danseurs issus des favelas, et dont les itinéraires individuels sont particulièrement tortueux, se servent certainement de la danse comme d’un puissant exutoire à leur piètre condition. Mais sous le nom de Compana Urbana de danza, ils dansent aussi hip-hop et capoeira par simple plaisir.

Sensible à une situation qu’il a lui-même connu, Mourad Merzouki prend le parti de créer avec ces danseurs un premier spectacle, grâce au soutien de Guy Darmet, alors directeur de la Biennale de la danse de Lyon. Agwa sera ainsi présenté en 2008 à Lyon.

Correria Agwa

Spectacle sur le thème de l’eau, Agwa a une portée véritablement universelle. L’eau n’est-elle pas symbole de la naissance et de la renaissance, élément naturel primordial à la vie humaine, ressource essentielle qu’il importe de préserver et d’utiliser avec parcimonie ? Agwa est une pièce énergique où l’on peut voir successivement des jeux de doigts et de mains entre des verres d’eau, la capoeira dansée en bottes de caoutchouc, un slalom esthétique entre des gobelets, des glissades, au rythme d’une partition musicale éclectique. Mais Agwa semble être une pièce sophistiquée, étudiée, qui conjugue à la fois délicatesse des mouvements et acrobaties.

Correria, qui fait suite à Agwa après l’engouement suscité par cette dernière création, conduit d’emblée le spectateur à embrasser la diversité même de la culture brésilienne. Mourad Merzouki n’hésite pas en effet à passer d’un registre musical à un autre. Bossa nova, samba, et musique électronique se mêlent alors que des airs d’un opéra méconnu de Mozart comme Ouazat Al Kahira ou L’oie du Caire, viennent se joindre à ces différentes partitions musicales.

Correria, ou la course, n’est autre que le vertige du mouvement continu si caractéristique de nos grandes villes et des mégalopoles, mais aussi la course éperdue à la survie. Ainsi ce thème donne-t-il lieu naturellement sur scène à un accès de virtuosité. Les figures se succèdent avec précision, certaines d’entre elles rappelant les arts du cirque, toutes soulignant l’esthétique du mouvement de l’athlète. Rien ne semble avoir été laissé au hasard puisque Mourad Merzouki a certainement décomposé ces gestes pour n’en retenir que l’essence même, et les adapter au cadre restreint du plateau.

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