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Mois de la photo. Contre Nature

23 Fév - 30 Avr 2017
Vernissage le 22 Fév 2017 à partir de 18:00

L’exposition « Contre Nature » à la Maison d’Art Bernard Anthonioz, à Nogent-sur-Marne, offre un panorama du parcours de Jürgen Nefzger. Des séries de photographies et un film inédit jettent une lumière crue sur les rapports actuels entre l’homme et la nature.

L’exposition « Contre Nature » à la Maison d’Art Bernard Anthonioz de Nogent-sur-Marne présente des séries de photographies et un film de Jürgen Nefzger qui couvrent l’ensemble de sa carrière. Les œuvres de l’artiste allemand jettent la lumière sur les relations ambiguës que nous entretenons avec la nature.

« Contre Nature » : l’ambiguïté des rapports actuels entre l’homme et la nature

L’exposition offre un panorama de la carrière de Jürgen Nefzger en rassemblant plusieurs séries anciennes représentatives de ses préoccupations, d’autres plus récentes et un film inédit. Son titre « Contre Nature » reflète par son double sens l’ambiguïté des rapports actuels entre l’homme et la nature.

Le parcours se déroule de façon chronologique et s’ouvre sur la série de photographies intitulée Hexagone, réalisée de 1995 à 2001. Cet ensemble expose les mutations du paysage urbain moderne, de l’abandon des vastes ensembles de logements à la multiplication des résidences individuelles et de l’éclosion des nouvelles villes à l’excès de l’urbanisation dans les régions touristiques.

Répartie en deux groupes, Le Paysage fabriqué et Le paysage consommé, la série Hexagone montre comment l’ensemble du paysage naturel a été annexé par l’homme : il n’existe quasiment plus aucun territoire qui l’ait pas été déjà accaparé, aménagé, utilisé et souvent commercialisé.

De la France aux États-Unis, en passant par l’Espagne et la Grèce, des paysages marqués par l’activité humaine

Les dernières séries de Jürgen Nefzger et un film occupent l’ensemble des salles du rez de chaussée. La série La loi du sol a été réalisée au cours des dernières années en Espagne, à Vall Fosca, à Fortuna et autour de Madrid. Elle renvoie les images de villes fantômes nées après la crise financière de 2008. Celle-ci ayant fait éclater la bulle immobilière, des milliers d’immeubles, des zones touristique et économiques qui n’avaient pas encore trouvé d’occupants deviennent subitement obsolètes. La série jette une lumière crue sur l’absurdité du développement économique frénétique. Une absurdité que l’on retrouve dans la série Athens qui réunit des vues de panneaux publicitaires vides d’affiches.

Le film inédit The Eye of the Bull parachève l’évolution que l’on observe dans les photographies les plus récentes de Jürgen Nefzger vers un paysage vierge de toute présence humaine – mais pas de ses traces – comme si l’activité des hommes avait rendu la nature inapte à leur propre intégration. Dans le film, dont la première partie a été filmée dans le quartier financier de New York et la seconde dans les friches immobilières espagnoles, la ville et les paysages dévastés renvoient l’évidence de l’impasse dans laquelle l’humanité s’est engagée, entre crise économique et crise environnementale.

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