ART | EXPO

Cockeyed Eddie

23 Jan - 12 Mar 2016
Vernissage le 23 Jan 2016

Semi-biographique, «Cockeyed Eddie» (Eddie qui louche) explore le parcours individuel de l’artiste américain Edgar Arceneaux à travers son histoire familiale. L’artiste présente un ensemble de sculptures et volumes vitrés, de sérigraphies et aquarelles sur papier et sur mousseline, ainsi qu’un corpus constitué de près de 25 œuvres sur plexiglas et miroir.

Edgar Arceneaux
Cockeyed Eddie

Depuis près de 15 ans, l’artiste américain Edgar Arceneaux est devenu l’un des talents incontournables de la scène contemporaine californienne. Né en 1972 à Los Angeles où il vit et travaille encore aujourd’hui, il a développé une œuvre conséquente et infiniment signifiante qui explore les relations interdépendantes entre l’art et l’espace social.

Souvent collaborative, il observe une pratique multidisciplinaire au gré d’installations, de peintures, de dessins et photographies, de vidéos et œuvres filmées; dans lesquelles il aborde les questions de race et de genre, de pouvoir et de censure, du racisme et du révisionnisme dans l’histoire, de la pauvreté et de la justice sociale, des communautés locales dans des villes postindustrielles.

En engageant son œuvre, il donne corps au temps à travers un ensemble d’arrangements qui visent à restituer au spectateur le contrôle sur les lieux dans lequels il évolue. Semi-biographique, «Cockeyed Eddie» (Eddie qui louche) explore le parcours individuel de l’artiste américain, à travers son histoire familiale complexe. Ce scope, inédit dans le travail d’Edgar Arceneaux, explore de manière infiniment personnelle les arcanes de son corps social.

A la galerie, l’artiste présente un ensemble de sculptures et volumes vitrés, de sérigraphies et aquarelles sur papier et sur mousseline — les Presidential Paintings et Civic Paintings —, ainsi qu’un corpus constitué de près de 25 œuvres sur plexiglas et miroir. En appréhendant les œuvres avec une «double vision», Edgar Arceneaux en examine les perspectives contradictoires et présente son travail comme des fragments d’histoires.

Les reliques et documents mis en scène par l’artiste jouent avec la perception du spectateur, qui est invité à expérimenter la complexité de l’oubli et de la mémoire sur le plan individuel comme sur le plan collectif, en même temps que ces artefacts nous confrontent à nos propres imperfections. Activées par le reflet en présence/absence du regardeur, les œuvres d’Edgar Arceneaux citent le critique John Berger en rappelant cette faculté de l’homme à comprendre que la vision a une nature de réciprocité.

Le terme médical de la déficience optique dont a souffert Edgar Arceneaux enfant se nomme la diplopie. Elle consiste en une double vision — qui sera donc le trope central de cette exposition. Cette affection entraîne la perception simultanée d’un simple objet en double, en deux images qui peuvent se déplacer horizontalement, verticalement ou en diagonale. Cette duplicité de la représentation est visuellement intéressante, dans la mesure où les deux images, bien que hors de l’alignement, n’ont pas de délimitations propres. De fait, si l’on essaye de localiser le bord de l’objet, il se déplace loin du regard et l’objet se fond dans le monde environnant.

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