ART | EXPO

Co-Workers: Beyond Disaster

08 Oct - 30 Jan 2016
Vernissage le 07 Oct 2015

Cette exposition collective propose de s’appuyer sur la puissance spéculative du récit et de la science-fiction pour repenser nos manières d’habiter notre environnement. Rassemblant une dizaine d’œuvres souvent issues de processus collaboratifs, le projet est ponctué de temps de réflexion et de production publics.

Antoine Catala, Ian Cheng, Melissa Dubbin, Aaron S. Davidson & Violaine Sautter, Vilém Flusser & Louis Bec, Jasmina Metwaly & Philip Rizk, David Ohle, Agnieszka Piksa & Vladimir Palibrk, Pamela Rosenkranz, Daniel Steegmann Mangrané, Wu Tsang, Nobuko Tsuchiya, Haytham el-Wardany
Co-Workers: Beyond Disaster

Conçue de manière processuelle et évolutive, «Co-Workers: Beyond Disaster» propose d’opérer un glissement du regard, un changement de perspective s’appuyant notamment sur la puissance spéculative du récit et de la science-fiction afin de repenser nos manières d’habiter notre environnement.

Rassemblant une dizaine d’œuvres souvent issues de processus collaboratifs, l’exposition est ponctuée tout au long de son ouverture de temps de réflexion et de production publics. Des artistes, chercheurs ou militants engagés dans différents champs ont ainsi été invités à participer à une série d’ateliers et de rencontres, notamment avec des étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris Cergy ou de l’Université Paris Diderot.

Ateliers, enquêtes, assemblées: à travers l’expérimentation de formats divers, il s’agit de rendre visibles les formes d’action collective que peut engendrer le désastre — les tentatives de réécriture d’un avenir où cohabiter.

Déplaçant la focale au-delà du seul point de vue anthropocentré, les approches et les œuvres ici réunies permettent une prise en compte renouvelée d’autres formes de vie, de communication et d’interaction. «Co-Workers: Beyond Disaster» est ainsi pensé comme un lieu activé par la recherche de nouvelles syntaxes et de nouveaux langages — gageant que les possibilités futures d’existence et de cohabitation seront conditionnées par une attention ouverte à des modes pluriels d’expression et de sensibilité.

Le monde globalisé que nous avons bâti semble aujourd’hui reposer sur une ambivalence croissante: celle d’une interconnexion toujours plus intense permettant l’émergence de nouveaux modes d’être ensemble ainsi qu’une mise en partage des pratiques et savoirs — confrontée cependant à une perte de lisibilité troublante, ainsi qu’au péril qu’une ère de production industrielle et technologique massive peut représenter pour les espèces et leur environnement.

A l’heure où l’actualité se voit largement mobilisée par la tenue au Bourget de la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques — prolongeant deux décennies de tentatives de négociations internationales — il nous importe d’aborder les relations que nous entretenons avec notre milieu à travers un prisme transversal, qui tienne compte tant de données sociales, qu’économiques ou culturelles.

La distinction fréquente et récusée par de nombreux penseurs entre certains problèmes considérés «environnementaux» (pollution, réchauffement climatique, sauvegarde des ressources naturelles, perte de la biodiversité…) et d’autres considérés «sociaux» (migrations, emploi, inégalités de richesse, raciales et sexuelles, santé publique, violence…), semble en effet à écarter pour pouvoir penser des alternatives viables à la crise environnementale.

En écho à la métaphore développée par l’écrivain Haitham Al-Wardani, «Co-Workers: Beyond Disaster» propose d’explorer non la dimension tragique inhérente à la situation de désastre, mais les transformations et formes d’action collective qu’elle peut engendrer. Il y est donc question de prise d’émancipation et de repossession, là où tel que le formule Haitham Al-Wardani, «le désastre est un événement collectif au sein duquel les individus touchés se rassemblent en un groupe et se mettent en quête d’un nouveau commencement. En ce sens il s’agit aussi d’un événement politique, là où le désastre est un tâtonnement collectif vers une réalité nouvelle qui permettrait enfin à l’individu de se ressaisir de soi». Comment, autrement dit, préserver ou régénérer les conditions qui rendent le principe de la vie individuelle et sociale possible?

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