ART | EXPO

Charles Burns

17 Nov - 05 Fév 2011
Vernissage le 16 Nov 2010

La galerie Martel accueille Charles Burns à l’occasion de la sortie de Toxic aux Éditions Cornélius. Une centaine d’oeuvres seront présentées: dessins libres, illustrations, planches dont celles extraites de Toxic.

Charles Burns
Charles Burns

Après l’exposition Gabriella Giandelli (1er octobre-6 novembre 2010), la galerie Martel accueille Charles Burns à l’occasion de la sortie de Toxic aux Éditions Cornélius. Une centaine d’oeuvres seront présentées: dessins libres, illustrations, planches dont celles extraites de Toxic.

La pénombre. Une houpette apparaît. Un jeune homme dans son lit, un pansement sur la tempe. Doug se lève et suit son chat noir, Inky — pourtant mort depuis des années — et se laisse entraîner de l’autre côté du miroir.

Que s’est-il passé? Une soirée punk embrumée, une jeune femme adepte de scarifications, un rituel à base de polaroïds, un amant jaloux et potentiellement violent…

À grand renfort d’ellipses, Charles Burns fait voler en éclats nos repères spacio-temporels, multiplie les allers-retours entre rêve et réalité et nous fait tourner jusqu’à nous étourdir. Lorsque le point se fait à nouveau, nous sommes seuls en pays inconnu. Et comme Doug, transformé en lointain cousin de Tintin, nous cherchons à savoir ce que nous faisons dans cet endroit accablé de chaleur où des lézards font la loi, où des nains en slip se proposent de nous aider et où les larves nous fixent en pleurant quand on va pour les manger.

Explorant dans ce dyptique sa fascination pour Hergé et William Burroughs, Charles Burns, pour sa première bande dessinée en couleurs, réussit un objet obscur et limpide à la fois, perdant le lecteur dans les méandres d’un univers instable et fascinant éclairé par la rigueur graphique qu’on avait pu apprécier dans Black Hole. Avec Toxic, Burns signe un manifeste punk et poétique, un rêve sombre et captivant.

Les Éditions Cornélius à propos de Toxic
Charles Burns grandit dans les années 60, sous l’influence du magazine satirique Mad, des films de monstres de Roger Corman et des séries à suspense que commence alors à proposer la télévision.

On retrouvera ces sources d’inspiration dans son style étrange et immédiatement identifiable, fait de froideur et de sensualité, de hachures crantées et de noirs poisseux. C’est en 1981, au hasard d’une séance de zapping qu’il découvre à la télé un catcheur mexicain dont il s’inspire pour créer son héros le plus fameux, le patibulaire et sympathique El Borbah.

Révélé dans les pages de Raw, la mythique revue d’avant-garde dirigée par Art Spiegelman et Françoise Mouly, Charles Burns devient en quelques années l’un des auteurs majeurs du 9e Art. Se partageant entre l’illustration et la bande dessinée, il s’est fait, avec des oeuvres comme Big Baby et Black Hole, le chroniqueur d’une Amérique plus proche des Enfers que du Purgatoire.

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