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Changements d’état. 1983-2014

27 Juin - 26 Oct 2014
Vernissage le 27 Juin 2014

Architecte de formation, photographe conceptuel minimaliste, Patrick Tosani est une figure majeure de la photographie contemporaine. L’exposition propose de découvrir une sélection de ses travaux questionnant l’état et le statut des choses avec l’une des marques de fabrique qui le caractérise: l’usage de formats immenses bouleversant le rapport d’échelle.

Patrick Tosani
Changements d’état. 1983-2014

Après avoir accueilli près de 55 000 visiteurs pour l’exposition McCartney, le Pavillon Populaire, l’espace photographique de la Ville de Montpellier, ouvre ses portes aux œuvres de Patrick Tosani.

Architecte de formation, expérimentateur, photographe conceptuel minimaliste, Patrick Tosani a très vite attiré l’attention. La place occupée par ses travaux n’a cessé de croître; notamment ceux autour de la lumière, élément clé de sa production photographique.
Dès 1976, il développe un travail sur la photographie où les questions d’espace et d’échelle sont centrales. Le processus photographique, ses potentialités, ses limites et la relation au réel sont constamment interrogés à travers des séries sur les objets, le corps, les vêtements, etc.

L’exposition présente des travaux questionnant l’état et le statut des choses, avec l’une des marques de fabrique qui caractérise cet auteur: l’usage de formats immenses bouleversant le rapport d’échelle. Elle invite le public à penser différemment l’œuvre du photographe: «dans tout ce qu’il voit et édifie, Patrick Tosani cherche la substance, l’émanation d’un monde qu’il soupçonne plus qu’il n’y paraît.»

Cette exposition d’envergure rassemble une soixantaine d’œuvres dont des papiers peints exceptionnels de 5 mètres de hauteur et une série inédite réalisée spécialement pour le Pavillon Populaire de Montpellier.

À voir toutes ces manières étranges mises en concurrence, à regarder ces situations difficilement déchiffrables, on doit accorder à Patrick Tosani une vision plus complexe de la photographie qu’un simple décryptage du medium. C’est ce malentendu que cette exposition tente de lever. L’envie de faire de belles images pour donner au spectateur de petites jouissances esthétiques est pour Tosani proprement inimaginable. Le jugement doit désormais porter sur ce que l’on voit, c’est à dire sur la nature latente des images, sur ce qui n’a de cesse de se dérober…

Quand d’autres recherchent l’unité, Patrick Tosani s’abandonne au tourment de l’inachèvement, à l’instabilité des choses et de leurs changements d’état. L’idée d’une seconde peau comme objet autonome, dissimulant l’original, n’est pas une idée neuve, par contre son traitement l’est. Parce qu’il ne croit plus aux petites histoires photographiques, à l’imitation du spectateur qui, de son côté, n’y arrive plus, Tosani a pris alors pour prétexte de tout recouvrir; par le liquide, la flamme, le tissu… Il voile alors la configuration des choses, en lui ôtant tout sens commun et valeur d’usage. Cette innovation photographique tente de façonner une autre manière de penser le regard et de réexaminer la matière.

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