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Ce qui se repose

13 Mai - 25 Juin 2016
Vernissage le 12 Mai 2016

L’exposition «Ce qui se repose» à la galerie Confluence présente trois séries de photos de Grégory Valton. Trois séries comme trois voyages et trois projets introspectifs à travers lesquels il explore les lieux de son enfance sur les traces des chemins déposés dans le paysage et dans la mémoire.

Un paysage où une maison en bois semble ensevelie dans l’immensité de la montagne, un sous-bois très sombre, une vue en contre-plongée d’une pente dévalant sur une route goudronnée et une plaine enneigée, les photos de paysage flirtent avec l’abstraction.

«Ce qui se repose» est un projet de trois séries de photos: «Dans la neige» (2008), «Le pic entre deux ports» (2009) et «L’inventaire» (2015). Trois séries, trois voyages et trois temps, ceux du deuil de Grégory Valton. Après le décès de sa mère, il entreprend la réalisation d’une enquête personnelle. Commence alors un pèlerinage sur les lieux de son enfance où il explore son village natal dans les Pyrénées, dresse un inventaire de certains objets intimes et part à la recherche de souvenirs à travers d’anciennes photographies mais aussi à la redécouverte d’émotions éprouvées au contact de la neige et de la montagne.

Pour chacune des séries Grégory Valton utilise un appareil photographique particulier. «Dans la neige», il choisit un appareil au format carré qui, tenu dans une position intime, contre le ventre induit une certaine proximité avec le paysage photographié. L’appareil 24×36 utilisé dans «Le pic entre deux ports» impose une visée à l’Å“il qui place dans un face à face avec le paysage photographié alors que des deux appareils numériques posés sur trépied utilisés dans «L’inventaire» produisent un rapport beaucoup plus distancié au modèle.

Les trois séries explorent les notions de la trace, de la mémoire, de la traversée. Les chemins tracés dans la forêt apparaissent comme des métaphores du souvenir. Ces chemins laissent la trace de ce qui n’est plus et matérialisent le manque.

«Ce qui se repose» immortalise ce qu’il faut laisser derrière soi tout en tentant de capturer ce qui pourrait nous échapper. Les photos permettent de saisir la beauté subtile du paysage qui ne se laisse pas facilement capturer. Le vert sombre et le gris doux traduisent la beauté austère du paysage, ce moment où le ciel laisse passer la lumière crue du jour, où l’image devient si abstraite qu’on a l’impression de pouvoir toucher la matière des choses.

La photographie capte ce moment où le temps se suspend entre la disparition d’une image et l’apparition d’une autre, entre le souvenir et la nouveauté. L’oubli passe par mélancolie du voyage pour mieux revenir et se souvenir, par la photo aussi.

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