ART | EXPO

Carved Ink

20 Oct - 30 Nov 2007

A travers films, sculptures en bois, dessins et peintures, Cameron Jamie explore les mythes et les rites populaires américains.

Cameron Jamie
Carved Ink


L’oeuvre de Cameron Jamie s’intéresse à l’ancrage culturel et historique des manifestations populaires et folkloriques (marginales ou non) et à leur enracinement dans la société. L’investigation est au coeur du travail de Cameron Jamie qui, par l’acuité du regard artistique – autant qu’ethnographique et sociologique – qu’il porte, donne à voir les dysfonctionnements de la société occidentale. A travers films, sculptures en bois, dessins et peintures, Cameron Jamie explore les mythes et les rites populaires comme Halloween, les reconstitutions historiques ou les concours du plus gros mangeur très courants aux Etats-Unis. Il est très attentif à ces aspects de la culture populaire souvent ignorée délibérément, il en montre tous les détails du « rituel » qui accompagnent ses événements le plus souvent théâtralisés. Cameron Jamie y révèle toute l’essence esthétique qui permet de mieux cerner les significations de ces différentes expressions jugées souvent « primitives », issues du satanisme et du paganisme. On l’a particulièrement vu dans les combats de corps à corps comme une lutte où la violence est simulée. Ces jeux étaient très populaires dans les banlieues de Los Angeles comme dans la Valley de San Fernando encore à la fin des années 90. On le voit dans la vidéo UPland BB et le film BB.
Cameron Jamie a aussi beaucoup observé et interprété la culture gothique post punk des années 80 (The Cure, Sixious) et son rituel vestimentaire entre autres.

D’autres mythes européens ont été particulièrement bien étudiés par Cameron Jamie comme Jeanne d’Arc qui symbolise le nationalisme et la bigoterie exacerbés qui mène aux extrêmes idéologiques. C’est particulièrement bien filmé dans JO où il juxtapose les rapprochements des névroses patriotiques entre l’Europe et l’Amérique où l’on voit un concours de plus gros mangeur de Hot-dog à Cosney Island qui symbolise les avatars de la société de consumériste américaine. Chez Cameron Jamie, l’esthétique est fondamentale, elle exprime à travers les différents supports utilisés, le caractère profondément culturel et le rituel de la mise en scène. Il y a une beauté à extraire que Cameron Jamie exprime dans ses films, sculptures et dessins.

Cameron Jamie a été aussi très touché par un livre sur les représentions du Diable, il est alors allé en Europe, en Autriche où une cérémonie annuelle traditionnelle célèbre Saint-Nicolas et ses compagnons démoniaques nommés Krampus. Il s’agit de cortèges d’enfants et d’adultes portant des sculptures en bois sculpté représentant des visages effrayants. Cameron Jamie a fait faire des sculptures par un artisan dans une province autrichienne où la cérémonie est très vivace. Il y retrouve la même force des racines populaires que dans sa Valley natale. Des dessins extraordinaires d’expressivité retracent le rituel autrichien.
L’exposition de Cameron Jamie à la Kunstverein de Cologne à la fin 2006 avait montré un tronc d’arbre immense sculpté de ces visages déformés avec les dessins.

L’exposition intitulée « Carved Ink »rassemblera une série d’oeuvres sur papier de différents formats datés 2007. Elle vient ponctuer plusieurs événements qui ont eu lieu en 2005 et 2006: Participation à la Biennale du Whitney en 2005 avec Kranky Klaus, première importante exposition personnelle qui retrace presque 20 ans de travail au Walker Art Center à Minneapolis organisée en 2006 par Philippe Vergne, conservateur en chef . L’exposition a voyagé au MIT List Visual Arts Center à Massachusetts. Cameron Jamie a été invité par le Festival d’automne 2006 à l’Opéra Comique à Paris, la même année pour montrer JO accompagnée de la musique de Keiji Haino, artiste culte au Japon et une des figure les plus marquantes et atypiques de la scène japonaise et internationale. Cameron Jamie participera à une exposition organisée par Jean de Loisy « Traces du Sacré » au Centre Pompidou en 2008.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Céline Piettre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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