ART | EXPO

Carte blanche à Pierre Buraglio

25 Juin - 31 Juil 2015
Vernissage le 25 Juin 2015

La galerie Jean Fournier confie sa programmation d’été à Pierre Buraglio. Il présente les œuvres de cinq artistes en dialogue avec certaines de sa production. La fragilité et même une forme de «pauvreté» en émanent. Ces artistes ont en commun une relation à l’objet en ayant recours à des matériaux rudimentaires ou basiques: le verre, le carton, le polystyrène…

Marie-Claude Bugeaud, Pierre Buraglio, Bertrand Canard, Dominique De Beir, Emmanuel, Jean Laube
Carte blanche à Pierre Buraglio

La galerie Jean Fournier confie sa programmation d’été à Pierre Buraglio, artiste emblématique qui expose à la galerie depuis 1966. L’exposition présente les Å“uvres de cinq artistes: Marie-Claude Bugeaud, Bertrand Canard, Dominique De Beir, Emmanuel et Jean Laube en dialogue avec des Å“uvres récentes de Pierre Buraglio.

Pierre Buraglio entretient avec chacun de ces artistes une relation privilégiée: amis de longue date comme avec Bertrand Canard ou Marie-Claude Bugeaud, ancienne élève de Pierre Buraglio à l’école des Beaux-arts telle Dominique De Beir ou simple amateur du travail de Jean Laube et Emmanuel.

Il est possible de déceler une vision commune du quotidien, une relation à l’objet en ayant recours à des matériaux rudimentaires ou basiques: le verre, le carton, le polystyrène… La fragilité et même une forme de «pauvreté» émanent des œuvres de ces artistes, comme dans l’ensemble du travail artistique de Pierre Buraglio.

Pour annoncer et rendre compte de cette exposition, un petit opuscule a été édité, pour lequel Pierre Buraglio a choisi de confier la rédaction des textes à l’historien d’art Romain Mathieu, l’un des spécialistes actuels de l’abstraction. Car s’il il y a un point commun indéniable, c’est bien l’abstraction au travers de la couleur, du dessin et de la découpe.

«Marie-Claude Bugeaud est un peintre de l’oscillation. Entre ligne et couleur, entre abstraction et allusion à quelques motifs — chevelure, bouche, … — son travail avance. (…). La légèreté des arabesques combat la noirceur des points. La concentration, la pesanteur des points viennent, contre cette légèreté-là, rappeler à l’ordre tragique du monde», écrit Pierre Wat, l’un des défenseurs de son travail. (Pierre Wat, catalogue de l’exposition de la Maison des Arts de Malakoff, page 4)

Bertrand Canard travaille la couleur sous forme de polyptyques. Les surfaces colorées sont étalées avec franchise, s’articulant dans le blanc de l’espace pictural où elles semblent flotter. Le travail de Bertrand Canard frappe par sa radicalité et son minimalisme. Les formes coexistent, s’attirant ou se repoussant à la limite des bords du tableau. Le blanc de la toile, actif, se joue alors des écarts et des tensions produites entre les formes et les couleurs dans leur relation à l’espace.

Perforer, frapper, griffer, éplucher, brûler, retourner, tels sont les gestes que Dominique De Beir expérimente pour meurtrir ses supports. Dominique De Beir, par des gestes mécaniques et répétitifs, perfore de multiples surfaces (papiers, cartons, polystyrène…) à l’aide d’instruments et d’outils — poinçons, stylets, scalpels, échelles à pointes, chaussures cloutées… — empruntés à différents secteurs d’activité, mais aujourd’hui conçus par l’artiste en collaboration avec des artisans. La matière transformée et triturée flirte avec les effets de la céramique, et se joue de ses propriétés (dureté, mollesse…).

Le travail d’Emmanuel est associé à l’abstraction géométrique. Par découpe, décalage et superposition, il recourt à des plaques de verre noir, dans un travail sériel. L’utilisation du verre, minimaliste, fait écho à ce que mène Emmanuel avec le papier, sous forme de carnets et de livres conçus uniquement par pliage selon un complexe système de découpe. Cet univers géométrique, d’apparence assez austère et minimal est finalement proche de celui poétique et sensible de Josef Albers.

Jean Laube crée des reliefs en carton, des peintures sur bois ou sur papier. Il y est toujours question d’espaces représentés ou construits, de forme et de couleur. Par découpe et assemblage, il crée des petites «structures–architectures» qui abordent les questions d’échelle. Ces pièces peuvent être simplement posées et manipulées, ou comme dans les séries récentes, accrochées au mur. La troisième dimension, réelle ou fictive, est toujours présente dans ses œuvres.

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