ART | CRITIQUE

Berlin-Paris 2011

PLeatitia ChauvinBerlin-Paris 2011
@24 Jan 2011

Depuis trois ans, l’échange des galeries berlinoises et parisiennes réussit le pari de rendre visible l’art français à Berlin en s’appuyant sur le réseau des galeries d’art. Le principe repose sur l’invitation par les galeries berlinoises de galeries françaises. Ainsi se dessine la carte d’un réseau amical…

Communiqué de presse
Nicolas Moulin, Davide Balula, Renaud Regnery, Sylvie Fleury, Jessica Warboys, Chloé Dugit-Gros, Marie-Jeanne Hoffner, Laetitia Badaut-Haussmann, Gyan Panchal, Patrick Tosani…
Berlin-Paris 2011

Michel Rein résume bien la motivation qui anime les participants à cet évènement en soulignant que l’échange est davantage intellectuel que commercial. Il s’agit d’une histoire de partenariat certes mais, en marge de l’échange d’audiences et de réseaux, se sont nouées des amitiés, souvent lors des foires ou entre les artistes. C’est le cas de Renaud Regnery et Nicolas Moulin, représentés respectivement par Klemm’s à Berlin et par la galerie Chez Valentin, qui ont convaincu leurs galeristes de participer à l’échange. Dans le showroom de Klemm’s, Nicolas Moulin montre sa toute dernière vidéo, une lente traversée dans un désert de ruines d’icônes de l’architecture moderne, tandis que les toiles composites de Renaud Regnery occupent l’espace de la galerie sur rue.

Tordant le cou à l’affirmation d’Alain Resnais «Est-ce de l’art vivant ou de l’art mort», Natalie Seroussi, invitée par Isabella Bortolozzi, propose à un public berlinois peu coutumier des galeries d’art moderne — celles-ci ne s’étant jamais établies à Berlin — une sélection des allemands Jean Arp et Kurt Schwitters. Un cabinet sonore dada renvoie les origines de l’art sonore à Raoul Haussman et Marcel Duchamp et les collages de Schwitters rafraîchissent le regard sur cette forme encore très contemporaine.

Pour la troisième année consécutive, Mehdi Chouakri qui n’est pas à une extravagance près, balaie lui aussi les frontières entre art contemporain et moderne dans un accrochage très libre. Les murs sont habillés par les artistes contemporains de la galerie sur lesquels sont montrés les oeuvres de la galerie parisienne 1900-2000. Si le mur de fourrure blanche de Sylvie Fleury peut perturber la lecture des peintures de Jean Dubuffet, ce rapprochement n’en demeure pas moins stimulant. La plus réussie de ces associations est pourtant le mur de Gerwald Rockenschaub, peinture murale géométrique, qui sert l’oeuvre inédite de Adolphe von Harbou, soldat allemand de la première guerre mondiale devenu artiste et découvert sur le tard

L’une des initiatives les plus expérimentales du circuit revient à Gaudel de Stampa, invité par la galerie Chert, qui ose des artistes qui ne font pas partie de son écurie, laissant le soin à Jessica Warboys de choisir parmi ses amitiés électives. Un choix d’enregistrements sur vinyles de Morten Norbye Halvorsen est à écouter sur platine, notamment celui d’un curieux instrument qui produit le son d’un bouchon de champagne. Plock! Jessica Warboys déplie quand à elle un grand papier sur lequel le ressac de la mer a dessiné de délicates ondulations de pigments.

Une autre surprise est produite par The Institute of Social Hypocrisy, un artist run space parisien, qui a profité de l’exposition chez Sommer & Kohl pour lancer le livre d’essais The Sound of Downloading Makes Me Want to Upload au milieu de l’exposition de Victor Boullet.

La galerie française Dohyang Lee montre chez PSM le travail de quatre artistes femmes. L’accrochage s’articule autour du jeu chromatique entre les sculptures de Chloé Dugit-Cros et les papiers carbones de couleurs photographiés par Marie-Jeanne Hoffner. La vidéo de Laetitia Badaut Haussmann prolonge encore la réflexion sur la couleur avec le montage vidéo du film de Walt Disney, Cinderella, dont ne persistent que des plans colorés indexés sur la couleur dominante.

Même rapport de sculpture/ peinture chez Weintrup, où Franck Elbaz expose les dernières oeuvres de Davide Balula: de grandes toiles brûlées et désossées, montrant le bois du châssis cuit et en vis-à-vis le lin tâché, et des palissades de chantiers encadrés au mur.

Rendez-vous pour le «match retour» le 28 janvier dans les galeries parisiennes pour découvrir le choix de leurs homologues berlinois. L’occasion de rencontrer, dans des endroits familiers, des artistes encore jamais exposés en France.

28 lieux participent à la manifestation.

Retrouvez les sur http://www.berlin-paris.fr/

Vernissages
Vendredi 28 janvier 2011. 16h-21h.

 

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