ART | EXPO

Dans quelle mesure

24 Fév - 28 Avr 2018
Vernissage le 24 Fév 2018

L’exposition « Dans quelle mesure » à la galerie parisienne Semiose présente des œuvres récentes de l’artiste suisse Beat Zoderer. Ses réalisations colorées et géométriques à base de matériaux ordinaires mêlent peinture et sculpture, art et vie quotidienne, et déconstruisent subtilement l’art concret.

L’exposition « Dans quelle mesure » à la galerie Semiose, à Paris, rassemble des œuvres réalisées depuis le début des années 2000 par Beat Zoderer. Ces tableaux colorés faits de matériaux découpés, collés, tissés explorent l’ambiguïté entre l’art et la vie quotidienne.

Beat Zoderer, dans la lignée de l’art concret et du constructivisme

L’exposition offre un regard sur la production la plus récente du plasticien suisse Beat Zoderer, dont la carrière artistique entamée en 1979 a connu différentes phases, qui se succèdent par ruptures, tout en s’inscrivant toujours dans la continuité de l’art concret et du constructivisme zurichois, qu’il s’applique justement à déconstruire à sa manière.

Les réalisations de Beat Zoderer reposent essentiellement sur leurs matériaux qui ne sont pas employés pour leur valeur affective ou en fonction de leur usage habituel mais seulement pour leurs qualités intrinsèques de couleur et de forme, selon les principes de l’art concret. Cependant, s’il reste fidèle à ces derniers en réunissant l’art et la vie, Beat Zoderer tend à détourner ironiquement la notion de vérité du matériau chère aux artistes concrets, en optant pour des matériaux banals comme la tôle, la laine, le contreplaqué, ou des articles de papeterie comme des classeurs, des chemises en plastique, des élastiques et des étiquettes, qu’il transporte de la sphère quotidienne à la sphère artistique.

Dans quelle mesure se distinguent peinture et sculpture, art et vie quotidienne ?

Une des œuvres les plus récentes de Beat Zoderer, intitulée Polygon n°1, est représentative de leur ambivalence entre peinture et sculpture, qui engage mentalement et physiquement le spectateur. Cette composition géométrique semblable de loin à un tableau s’apparente en fait plus à une sculpture murale, faite de morceaux de contreplaqués peints de différentes couleurs et assemblés et superposés de telle façon qu’ils évoquent les facettes d’un polygone en trois dimensions.

Encadrées telles des tableaux, les œuvres Kreuzweise, Spickel N°3, Mobile N°1 et Codierte Struktur, mêlent bandes d’aluminium peintes à l’acrylique, papier découpé et collé, mousse, agrafes, fils et carton en des compositions abstraites faites de formes simples et de couleurs vives. Si elles semblent fondées sur la répétition et des schémas mathématiques, ces réalisations suivent en fait un élément et un procédé arbitraire propres à miner la rationalité, l’austérité et le perfectionnisme de l’art concret pour mieux le revitaliser.

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