ART | EXPO

Beat Generation. Allen Ginsberg

07 Juin - 21 Juil 2013
Vernissage le 07 Juin 2013

Cette exposition propose une visite poétique au cœur de la saga de la Beat Generation, qui prit naissance à New York et à San Francisco dès les années 1940, à travers entretiens, films, performances, documentaires, textes, arts plastiques, enregistrements sonores notamment déployés sur une série d’écrans.

Jack Kerouac, Ed Sanders, William F. Buckley, William Burroughs, Brion Gysin, Jean-Jacques Lebel, Alain Pacadis, Allen Ginsberg, John Giorno, Robert Frank, Alfred Leslie, Antony Balch, Françoise Janicot, Nam June Paik, Shigeko Kubota, Jonas Mekas, Michael Mac Clure, Philip Glass, Brigitte Cornand, Antonello Faretta, Jean-Pierre Gras, Alain Fleisher, Alain Jaubert, Gregory Corso, Robert Crumb, Peter Orlovsky
Beat Generation. Allen Ginsberg

«Salut les Beatniks!
Ce qui vous est proposé ici n’est pas une exposition classique composée d’œuvres accrochées aux murs, mais plutôt une anthologie visuelle et sonore, une expérience sensorielle, une jungle d’images projetées, une promenade virtuelle à travers un vaste mouvement transculturel né pendant la Seconde Guerre Mondiale, à New York, et qui, à partir de 1955, s’est répandu dans le monde. Le poète Allen Ginsberg, figure tutélaire et principal catalyseur de la Beat Generation, nous sert de cartographe et de guide. Il nous introduit auprès de ses amis – qu’il a souvent photographiés – et de leurs Å“uvres.

Films connus ou inconnus, lectures publiques, enregistrements, reportages inédits, textes, Å“uvres plastiques, entretiens, photographies et documents en tous genres… Cet ensemble d’éléments réunis pour la première fois offre une perspective labyrinthique et multimédia.
Les visiteurs sont ici invités à entrer de plain-pied dans l’univers halluciné/hallucinant des poètes de la Beat Generation et à en revivre, pour leur propre compte, cette aventure à la fois collective et subjective.

Grâce à Allen Ginsberg, nous suivons d’étape en étape les batailles littéraires, culturelles, politiques, existentielles et spirituelles que la Beat Generation a menées. Avec lui nous visitons ou revisitons quelques chefs-d’œuvre de la littérature moderne signés Jack Kerouac, William Burroughs, Gregory Corso, Michael McClure, Gary Snyder, Peter Orlovsky et, bien sûr, Allen Ginsberg. Nous les voyons ou les entendons, nous découvrons leurs manuscrits, leurs dessins, leurs modes de vie mais aussi leurs combats pour la liberté d’expression et la libération des mœurs, contre l’ethnocentrisme, l’homophobie et la paranoïa raciste, pour l’écologie.

Nous pouvons apprécier le rôle crucial qu’ils ont joué, en tant qu’écrivains et citoyens du monde, au sein du vaste mouvement international qui, dans les années 1960, a rejeté la Guerre du Vietnam, Wall Street, le Pentagone, la bombe d’Hiroshima, l’industrie nucléaire et, globalement, toute forme d’impérialisme culturel et politique. Dans son fameux poème-manifeste, Howl, Ginsberg a d’ailleurs régurgité Moloch, le monstre biblique exigeant toujours plus de sacrifices humains, que Karl Marx avait déjà dénoncé comme emblème du capitalisme hégémonique et conquérant.

Ce n’est pas un hasard si Ginsberg, Burroughs et leur ami Jean Genet ont participé aux manifestations de Chicago en 1968, ni si certains de leurs jeunes camarades ont nommé à cette occasion un véritable cochon, rose et vociférant, comme candidat aux élections présidentielles américaines. L’esprit dada était bel et bien présent, toute distinction entre action politique et action artistique étant abolie.

Les films, les entretiens, les reportages, les photographies, les textes présentés mettent l’accent sur les rapports de filiation que les poètes de la Beat Generation ont toujours entretenus avec leurs prédécesseurs et contemporains, notamment asiatiques et européens: William Blake, Arthur Rimbaud, Guillaume Apollinaire, Antonin Artaud.

Au cours de leurs longs séjours productifs et de leurs nombreuses visites à Paris, Ginsberg, Burroughs, Gysin et Corso ont connu Henri Michaux, Ghérasim Luca, Jean Genet, Marcel Duchamp, Man Ray, Tristan Tzara, Bernard Heidsieck, Félix Guattari et bien d’autres. C’est au café Sélect, à Montparnasse, que Ginsberg commence à écrire son grand poème cathartique Kaddish et qu’il rédigera Sur la Tombe d’Apollinaire et Europe! Europe! C’est à Paris que Burroughs terminera et publiera Le Festin Nu, Nova Express et que Corso achèvera Bomb.

Avec la Beat Generation est né le puissant mouvement contre-culturel mondial dont, aujourd’hui, les «Indignés» portent les couleurs et dont les visionnaires et utopistes à venir, à leur tour, s’inspireront.»
Jean-Jacques Lebel Avril 2013

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