ART | EXPO

Au-delà du tableau

15 Sep - 30 Déc 2012
Vernissage le 14 Sep 2012

Une partie importante des artistes de l’exposition «Au-delà du tableau» ont largué les toiles ou les pinceaux en abandonnant la convention du tableau pour conquérir une liberté plus grande, tant en ce qui concerne les supports, les matériaux que les outils de l’oeuvre.

Cécile Bart, Pascal Pinaud, John M. Armleder, Juan José Cambre, Philippe Decrauzat, Dominique Dehais, Beto de Volder, Lucio Dorr, Susanna Fritscher, Didier Mencoboni, Antoine Perrot, Andrés Sobrino, Tilman, Véronique Verstraete
Au-delà du tableau

Une partie importante des artistes actuels aborde la peinture sans en passer uniquement par les matériaux et techniques liés à celle-ci. Ainsi certains rejouent les questions propres à la peinture (couleur, grille, rythme, lumière, composition) à partir de l’objet ou de matériaux industriels. Ils font dévier la peinture vers le volume, emploient le son, l’image multimédia ou encore la dématérialisent voire l’intègrent à l’environnement urbain. Ils la travaillent au sol comme dans l’espace. En quelque sorte, ces artistes ont largué les toiles ou les pinceaux en abandonnant la convention du tableau pour conquérir une liberté plus grande, tant en ce qui concerne les supports, les matériaux que les outils de l’oeuvre. Ils renouvellent cette extension du domaine de la peinture hors de son champ à tel point que c’est en l’abandonnant au profit de l’espace et de l’architecture qui la perpétuent comme l’avaient fait les constructivistes, les néo-plasticiens en leur temps; mais avec le moyen propre à l’ère du numérique, des matériaux composites et de l’imbrication entre le fonctionnel et l’ornemental dans la société du décor et de l’objet qui est la nôtre.

L’oeuvre de John M. Armeleder dialogue avec l’histoire de genres et des avant-gardes. Elle mobilise les potentialités linéaires et chromatiques du néon. Cécile Bart, avec en particulier ses peintures/écrans, ses fils et ses projections, conçoit des propositions plastiques qui abolissent la division entre le recto et le verso et inscrivent couleur et forme dans l’espace en jouant de la lumière et de la transparence. Juan Jose Cambre est passé de l’image peinte à sa trame, de la trame à sa décomposition en points puis du point au monochrome. Il réalise aussi des films utilisant les incidences de la lumière sur le réel pour produire des effets à caractère abstrait en jouant du mouvement pour perturber la structure et la composition de l’image.

Philippe Decrauzat évide le tableau n’en gardant que le cadre travaillé comme un motif décoratif qui n’est pas sans évoquer un ornemental industriel. Dominique Dehais construit des oeuvres qui campent entre sculpture, design et peinture. Il interroge les liens entre l’art et son contexte socio-politique. Beto De Volder compose sur le mur des arabesques géométriques avec des pastilles auto-collantes qui ont un fort impact cinétique. Lucio Dorr utilise des impressions textiles industrielles qu’il suspend en jouant de leur graphisme et de leur motif illustrant une suite de réseaux urbains. Susanna Fritscher évoque la couleur à travers le son et l’espace.

Didier Mencoboni, avec ses mobiles, s’appuie sur la lumière et la couleur pour déployer les mouvements de ce qui est à la fois objet et surface, découpe et plan dans l’espace. Antoine Perrot a fait le choix d’un usage exclusif de matériaux industriels pour interroger les relations entre forme et couleur. Pascal Pinaud fait partie de ces artistes qui font appel à l’artisanat, au design et à la production industrielle pour éprouver leurs potentialités picturales. Andrés Sobrino utilise de façon quasi-systématique de l’adhésif de couleur pour créer objets ou dispositifs picturaux. Tilman pratique la peinture à travers le volume et la couleur, il lui donne une architecture et l’espace de son bâti. Véronique Verstraete interroge valeur esthétique et valeur d’usage dans des réalisations qui campent entre peinture, sculpture et mobilier.

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