Artelano, une nouvelle voie

Par Anne Bony

La société Artelano change de main. Fondée en 1972 par Samuel Coriat, cette entreprise a raconté une histoire de qualité, l’éditions de meubles signés par des designers de renom. L’histoire du design compte quelques modèles édités par Artelano comme le fauteuil Marly d’Olivier Gagnère qui date des années 80 et plus récemment la collection Log, conçue en collaboration avec la très médiatique Patricia Urquiola. L’éditeur français s’inscrit dans la lignée des grands professionnels italiens.

La nouvelle collection est empreinte d’une sensualité masculine avec Kobe, un salon élégant de Jean-Marie Massaud qui vient d’être élu créateur de l’année du salon Maison et Objet 2009. La base est en chêne massif et soutient une assise gainée de flanelle piquée, de feutre gansé, de cuir ou de toile. La grande table basse en bois est rehaussée par la composition abstraite du tapis de soie naturelle. Ainsi, Artelano semble retrouver le chemin de la tradition de la décoration, ouvrant son catalogue à des accessoires.

Une ligne plus féminine est déclinée par le designer Eric Gizard, qui propose une table avec des matériaux neutres, une structure en aluminium et verre blanc biseauté à champ.

Un meuble surprise interroge la raison : le Cubo libre du jeune designer espagnol Francesc Rifé, cube de bois laqué noir, livre son secret et révèle un bureau ingénieux qui abrite son siège. Le bois est traité avec subtilité, les arêtes en coupe d’onglets. Ce meuble-évoque l’ingéniosité de la table-jeu de Jean Dunand dans les années 20.

Patricia Urquiola complète sa gamme Log avec un petit canapé en chêne massif. L’ensemble est extrêmement soigné, raffiné, trop souvent qualifié de collection d’inspiration rurale.

Marco Zanuso Jr, Shin Azumi, Carlo Tamborini et Marc Krusin… invitent à d’autres sensations à découvrir dans le show-room de la rue de Bourgogne. La direction artistique est assurée par Maria Fabiola Frénoy. Elle inscrit son travail dans une production de qualité, d’élégance, dans la tradition d’Artelano, mais avec un soupçon d’esprit « british ».