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Atlas

28 Oct - 26 Nov 2016
Vernissage le 28 Oct 2016

Les œuvres récentes d’Antoine d’Agata sont présentées dans l’exposition « Atlas » à la galerie parisienne Les Filles du calvaire. Des travaux entre photographie et cinéma qui poursuivent l’exploration des thèmes récurrents de l’artiste, errance, prostitution et monde de la nuit, et inaugurent une nouvelle approche formelle.

L’exposition « Antoine d’Agata. Atlas » à la galerie Les Filles du calvaire rassemble les œuvres photographiques et cinématographiques les plus récentes d’Antoine d’Agata. Un événement qui s’inscrit dans un projet entamé en 2013 avec la sortie du film Atlas et qui présente également la dernière série de l’artiste, entre photographie et cinéma.

Un atlas des expériences sensorielles d’Antoine d’Agata

L’exposition prend le nom de l’entreprise cinématographique menée depuis trois ans par Antoine d’Agata. Débuté avec le film Atlas, ce projet est nourri par les voyages de l’artiste, de contient en continent, par ses expériences sensuelles, son obsession pour les marges… Un homme parcourt le monde et collecte les images de ses rencontres avec des prostituées, de ses visites des bas-fonds, créant un fil visuel profondément noir, angoissant et sinistre dont ne ressort aucun espoir, mais au contraire un nihilisme radical. Cette somme de visions troubles où s’étale une chair triste reflète les « réalités sombres » et la « satisfaction destructrice du désir » d’Antoine d’Agata qui poursuit ainsi son exploration par l’image de thèmes récurrents : l’errance, la prostitution, le sexe, les corps, la drogue, la nuit…

Une nouvelle démarche formelle, entre photographie et cinéma

Les images se présentent sous la forme de planches contact juxtaposant une multitude d’images minuscules. C’est le cas de celles constituant l’ensemble Atlas comme de la nouvelle série intitulée Paradigmes, qui incarne une nouvelle démarche formelle, à la croisée de la création photographique et cinématographique. Chaque planche impose une accumulation de visions d’objets semblables, seulement distingués par de petits détails. Celle intitulée Selva multiplie les vues d’arbres plongés dans l’obscurité ; dans Yama défilent diverses positions sexuelles et Fukushima rassemble une multitude de maisons abandonnées de la ville du même nom. Parfois, des couleurs sont utilisées, isolant chaque image dans une même teinte, comme dans Amoeba, ou un ensemble d’images à la suite, comme dans Rana couleur.

Le traitement des images, répétitives, quasiment hypnotiques, participe de la recherche artistique d’Antoine d’Agata, qui vise à transmettre des bribes épars d’une vie sans but, à défaire toute certitude et à rendre trouble la réalité. La déliquescence volontaire et l’influence déstructurante des substances narcotiques guident son langage photographique. De l’anarchie inhérente aux sujets naît pourtant une rigueur formelle : chaque planche est une grille strictement ordonnée qui entraîne paradoxalement une confusion sensorielle.

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