ART | EXPO

Anselm Kiefer

28 Jan - 25 Sep 2011
Vernissage le 28 Jan 2011

Organisée autour des thèmes du paysage héroïque, de la poésie et des cosmogonies, cette exposition est un parcours dans une géographie imaginaire chère à Anselm Kiefer.

Anselm Kiefer
Anselm Kiefer

L’exposition Anselm Kiefer dans la Collection Würth présente le fonds particulièrement riche des oeuvres de l’artiste allemand, depuis ses oeuvres de jeunesse jusqu’à aujourd’hui. Les choix d’acquisitions du collectionneur et fondateur du Groupe Würth, le Professeur Reinhold Würth, se sont en effet portés ces dernières années sur différents ensembles majeurs du travail de Anselm Kiefer.

Organisée autour des thèmes du paysage héroïque, de la poésie et des cosmogonies, l’exposition se veut comme un parcours dans une géographie imaginaire, l’esquisse d’une cartographie des pensées historiques, poétiques ou encore philosophiques chères à l’artiste. Elle présente ainsi des oeuvres de jeunesse marquées par ses interrogations sur la difficulté d’être un artiste allemand dans les années 1960-1970, vingt-cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Anselm Kiefer appartient à cette génération de plasticiens qui évolue autour de la figuration et du retour au sujet (Richter, Baselitz, Immendorf, Lüpertz). Ces artistes se plongent dans les thèmes littéraires, philosophiques ou artistiques de la culture allemande souvent récupérés par le régime nazi. Cette mémoire qu’ils souhaitent se réapproprier est aussi une arme pour questionner la conscience collective longtemps silencieuse après la défaite de 1945. Les figures héroïques, les corps mutilés, les vastes paysages sont autant de symboles de cette nouvelle iconographie.

Anselm Kiefer, né en mars 1945, fait le choix à la fin de ses études d’expérimenter physiquement le nazisme lors d’un voyage «d’occupation» à travers la France, l’Italie et la Suisse, à l’été 1969. L’artiste se met en scène dans une série d’autoportraits photographiques dans lesquels il effectue le salut nazi. Cet ensemble de photographies aboutira à la réalisation de livres d’artiste, puis en 1970 à une série de huit tableaux intitulés Symboles héroïques. Il déclarera par la suite: «Il fallait que je fasse un petit bout de chemin pour comprendre la folie».

L’exposition révèle aussi un ensemble d’oeuvres monumentales réalisées au cours des vingt dernières années, où l’on retrouve les matériaux de prédilection de l’artiste: plâtre, plomb, paille, plantes séchées, terre, bois ou encore la photographie. Le processus d’empilement et de transformation sur la couche picturale, d’objets, de matières et d’écriture qui caractérise le travail de création de Anselm Kiefer, crée une oeuvre polysémique que le visiteur peut aborder librement, en ayant connaissance ou non des références érudites de l’artiste.

Les vastes constellations d’étoiles, désignées par des numéros puisés dans les annuaires astronomiques ou dans la nomenclature de la Nasa, invitent en effet tout autant à la contemplation d’un passé ou d’un futur imaginaire, à la découverte des palais célestes de la Kabbale, qu’aux récits de la mythologie antique qui donnèrent leur nom à des systèmes stellaires.

Le dialogue ininterrompu avec la poésie, en particulier celle de Ingeborg Bachmann et de Paul Celan, est pour Anselm Kiefer une source de stimulation intellectuelle et émotionnelle inépuisable, qui, le plongeant dans l’horreur de la Shoah, lui donne en même temps les moyens de survivre.

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