ART | EXPO

Année 1, le Paradis sur Terre

25 Avr - 02 Sep 2013
Vernissage le 25 Avr 2013

Avec la carte blanche à Michelangelo Pistoletto, l’un des co-fondateurs de l’Arte Povera, le Louvre inaugure un nouveau cycle d’expositions d’artistes contemporains. Il ne s’agit plus uniquement de présenter des œuvres en dialogue avec les collections, mais aussi de profiter de la présence de l’artiste pour organiser des rencontres et des performances.

Michelangelo Pistoletto
Année 1, le Paradis sur Terre

Avec la carte blanche à Michelangelo Pistoletto, le musée du Louvre inaugure un nouveau cycle d’expositions d’artistes contemporains. Il ne s’agit plus uniquement de présenter des œuvres en dialogue avec les collections, principe fondateur des «Contrepoints», mais aussi de profiter de la présence de l’artiste pour organiser un programme de rencontres fructueuses avec les divers services éducatifs et culturels, ainsi que des débats et performances à l’auditorium, et dans le jardin des Tuileries.

De toutes les invitations à des artistes contemporains au Louvre, celle faite à Michelangelo Pistoletto, artiste italien co-fondateur de l’Arte Povera, est sans doute celle qui interroge de plus près les différentes temporalités: le passé incarné par le patrimoine muséal lui-même, le présent des visiteurs captés dans les miroirs, et le futur symbolisé par le signe du Troisième Paradis qui s’inscrit sur la façade de la pyramide, une œuvre crée spécialement pour cette exposition.

L’exposition intitulée «Année 1, le Paradis sur Terre» marque en effet le passage dans une nouvelle ère, celle d’une transformation humaine, sociale, culturelle, politique, célébrée dans le monde entier le 21 décembre 2012 à travers diverses installations et performances, notamment dans la Cour Napoléon du Louvre.

Michelangelo Pistoletto est né le 25 juin 1933 à Biella. Dès l’âge de quatorze ans, il commence à travailler dans l’atelier de restauration de son père, peintre, et dessine son premier autoportrait. Michelangelo Pistoletto commence à montrer son travail en 1955 puis poursuit sa recherche artistique en se concentrant de plus en plus sur l’autoportrait. Sa première exposition personnelle a lieu en mars 1960 à la Galerie Galatea à Turin. La période 1961-62 est marquée par de nombreuses expérimentations qui conduiront l’artistes aux fameux «tableaux-miroirs». A partir de ce moment-là, l’artiste est reconnu sur la scène internationale.

Michelangelo Pistoletto est considéré comme l’un des fondateurs de l’Arte Povera avec des œuvres emblématiques telles que les Objets en moins (1965-1966), ou bien La Venere degli stracci (La Vénus aux chiffons, 1967). En 1998, il inaugure la Cittadellarte – Fondazione Pistoletto. Nouvelle forme d’institution artistique et culturelle, elle a pour vocation de faire interagir l’art avec différents secteurs de la société. En 2003, Pistoletto reçoit un lion d’Or de la Biennale de Venise qui célèbre l’ensemble de sa carrière.

L’inscription des oeuvres de Michelangelo Pistoletto dans plusieurs départements (Peintures, Sculptures, Louvre médiéval) permet un dialogue avec l’histoire de l’art, de l’antiquité à nos jours, et incarne la rencontre de diverses civilisations ; elle fait donc écho à ce qui constitue l’essentiel de la vocation du musée du XXIe siècle. De ses premiers tableaux-miroirs, qui nous invitent à une réflexion sur la fonction du tableau, à une remise en cause de la perspective, jusqu’à ses dernières œuvres comme The Mirror of Judgment ou Il Tempo del Giudizio, l’artiste nous confronte, en nous intégrant dans l’œuvre, à notre propre responsabilité dans l’évolution du monde. La fondation de Cittadellarte, à Biella (Italie) est la manifestation la plus visible du passage de la création individuelle, amorcée avec l’autoportrait, à la création collective et internationale, qui regroupe divers domaines des sciences humaines.

«Aimez les différences!». Ces phrases lumineuses en plusieurs langues, accrochées sur les remparts de l’ancien Louvre, sont le reflet des préoccupations de l’artiste sur les identités multiples issues de la mondialisation, et particulièrement du Bassin méditerranéen.

Des antiquités grecques et romaines au département des Peintures, en passant par la Cour Marly et les remparts de Charles VI, le Louvre est ainsi traversé, activé par la présence des œuvres de Michelangelo Pistoletto, et imprégné de la vision de l’artiste qui place chaque visiteur face au signe du Troisième Paradis. Ce signe représente pour lui le dépassement de la polarité nature et artifice, féminin et masculin, une nouvelle matrice de pensée pour imaginer d’autres relations entre l’homme et la société, ainsi qu’une autre économie du monde.

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