À propos de Nice : 1947-1977

L’exposition « À propos de Nice : 1947-1977 » au Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice revient sur le phénomène d’émulation artistique qui au sortir de la deuxième guerre mondiale a fait de la Côte d’Azur le lieu d’un bouleversement de l’histoire de l’art.

Placer Nice sur la carte de l’art contemporain

Dans le cadre des célébrations du quarantième anniversaire du Centre Pompidou et de l’événement « Nice 2017. École(S) de Nice » organisé par la ville de Nice, l’exposition « À propos de Nice : 1947-1977 » fait écho à une des expositions inaugurales organisées en 1977, lors de l’ouverture du Centre Pompidou. Intitulée « À propos de Nice », cette exposition retraçait la scène artistique niçoise qui s’était développée de 1956 à 1976. Elle témoignait du travail d’une trentaine d’artistes qui au cours de cette période ont permis de placer Nice sur la carte de l’art contemporain et qui ont fait naître l’appellation controversée d’École de Nice.

Plutôt que de suivre un fil organisé selon la chronologie, les différents mouvements ou personnalités, le parcours favorise une approche transversale qui met en lumière en ensemble de pratiques reliant divers acteurs. L’exposition rappelle ainsi que ce sont avant tout des gestes novateurs et des personnalités charismatiques qui ont donné forme à cette scène, au-delà des courants successifs qui définissent habituellement l’École de Nice, comme les Nouveaux réalistes, Fluxus, Supports/Surfaces et Groupe 70.

Emulation artistique, ancrage local et ambition internationale

L’exposition revient donc en introduction sur le pacte fondateur de cette aventure : en 1947, Yves Klein, Arman et Claude Pascal promettent de se partager le monde. Elle permet ensuite de cheminer à travers cette période par le biais de mots-clés qui sont représentatifs des pratiques développées par les artistes alors réunis à Nice. On découvre les œuvres sous l’angle des lignes directrices que sont la French Riviera et le mythe du balnéaire, l’aspect merveilleux de la modernité ou encore le goût de l’irrévérence, la fascination pour les mythologies, la quête d’absolu ou l’invention de gestes primordiaux.

L’installation Raysse Beach de Martial Raysse reconstituant un environnement balnéaire à partir de panneaux en bois peints sur lesquels sont collées des photographies de femmes en tenue de plage et divers éléments comme des plantes artificielles, de sable et d’objets comme un dauphin en plastique gonflable. L’œuvre de Claude Gilli en bois peint et collage intitulée La Plage, évoque en un monochrome bleu une vue maritime. Autant de pièces qui montrent l’ancrage local d’une scène qui recherchait pourtant une reconnaissance internationale. L’exposition explore d’ailleurs la façon dont les gestes s’articulent avec et le contexte géographique et culturel niçois et met en lumière des lieux ou des événements clefs qui ont constitué des jalons de cette aventure.