ART | EXPO

5,5 cm

18 Mar - 23 Avr 2016
Vernissage le 18 Mar 2016

Les toiles de Pascal Ravel, réunies dans l'exposition «5,5 cm», se situent à la limite du monochrome. Elles interrogent le spectateur à la fois sur son rapport à la couleur et à l’espace qui l’entoure. Au sein de chaque ensemble - diptyque ou triptyque -, les éléments sont espacés d'une distance de 5,5cm, d'où le titre de l'exposition qui cherche visiblement à produire une certaine qualité de présence dans l’espace.

Pascal Ravel
5,5 cm

L’exposition «5,5 cm», tire son titre de la distance qui sépare systématiquement les Å“uvres que Pascal Ravel expose actuellement à la galerie AL/MA. Cet espacement précis, loin d’être du vide à combler dont la nature aurait horreur, contribue à habiter l’espace au même titre que les toiles et à rythmer le cours de l’exposition. Il y joue pour ainsi dire le même rôle en apparence discret et pourtant crucial du silence dans la musique. L’espacement mesuré a été pensé pour endosser un rôle : non pas le faire valoir de l’œuvre mais son complice essentiel – un partenaire déterminant.

L’exposition de Pascal Ravel rassemble plusieurs ensembles de diptyques et triptyques conçus sur différents formats et dont les couleurs se caractérisent par leur force et leur profondeur. Elles sont le résultat d’une multitude de couches – pouvant aller jusqu’à quinze pour certains tableaux – qui, par superposition, créent une teinte unique qui ne peut être définie par le terme de «monochrome». Il s’agit au contraire d’une quantité de nuances colorées qui finissent par composer une unité chromatique à la densité mouvante.

Si les peintures ont au premier abord quelque chose de placide, l’air de se dresser comme des parois ou des pierres silencieuses, elles sont en réalité dans un dialogue permanent avec la lumière. Leur puissance réside dans cette possibilité presque infinie de variations qui se joue en fonction de la luminosité. A chaque nouveau regard l’expérience se modifie grâce à la lumière qui révèle les subtiles variations chromatiques, ce qui leur procure un effet hypnotique. Ces toiles à la limite du monochrome interrogent le spectateur sur son rapport à la couleur et à l’espace qui l’entoure. L’artiste lui-même dit fonder sa démarche sur le doute perceptif comme premier révélateur de l’œuvre: «Le doute est comme un interstice dans l’épaisseur des certitudes, une manière d’introduire du mouvement dans la perception. La couleur doute d’elle, comme le regardeur apprend à douter de son regard… Sans regard, il n’y a pas d’œuvre, pas de tableau. Celui-ci n’a d’existence que s’il est vu.» L’observateur est donc invité à interagir avec ce qu’il observe car, au même titre que les toiles de Pascal Ravel, il est lui-même une superposition d’états qui fluctuent en fonction de la lumière.

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