ÉCHOS
01 Jan 2002

30.01.05. Décès d’Aurélie Nemours : une vie pour l’abstraction

Née à Paris en 1910, l’artiste était une figure importante de l’abstraction géométrique française. Sa récente rétrospective au Centre Pompidou (juin 2004), présentait son œuvre d’une complétude parfaite, d’une rigueur et d’une patience sans pareilles.

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Élève de l’École du Louvre en 1929, Aurélie Nemours assimile la rigueur constructive du cubisme auprès d’André Lhote, mais ne pratiquera vraiment la peinture qu’en 1948 dans l’atelier de Fernand Léger. Elle fait alors la connaissance de Michel Seuphor qui lui enseigne la dimension géométrique de l’abstraction. A cette date, son œuvre se fonde sur l’orthogonalité, le carré, la croix et le point.

Aurélie Nemours découvre patiemment et avec rigueur les vérités plastiques de la peinture. Elle maîtrise l’espace à travers le cubisme et, à la manière d’un physicien, dissèque ses éléments constitutifs : le rythme, la forme et la couleur. Elle étudie leurs effets conjugués, leurs interactions et leurs oppositions et comprend l’importance fondatrice du nombre qu’elle réalise en 1990. Estimant alors être enfin « devenue peintre », elle cesse deux ans plus tard toute activité.

Aurélie Nemours est l’une de ces rares artistes à avoir achevé son œuvre et à avoir fait éclater la vrai peinture. La rétrospective du Centre Georges Pompidou s’achevait ainsi : « La ligne » (la palette de couleur), « Quatuor » (série indéfiniment reproductible) et « Sculpture » (une composition en 3D).
Elle est l’artiste de l’abstraction géométrique dont l’exposition a connu la plus grande affluence à Beaubourg (plus de 100 000 entrées) : « Le miracle commence le jour où l’artiste disparaît ».

Leila Berrached

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