ÉCHOS
01 Jan 2002

2033.04.30. Lettre de soutien à Michel Ritter

Michel Ritter, fraîchement nommé en janvier 2003 à la direction du Centre culturel suisse à Paris, se voit reprocher une programmation trop en faveur de l’art contemporain, au détriment des autres aspects de la culture suisse. Sa nomination est remise en question. Pro-Helvetia, la fondation pour la culture suisse doit statuer cette semaine sur l’avenir du Centre et de son directeur. Une lettre de soutien à Michel Ritter est à envoyer à Pius Knüsel, directeur de Pro-Helvetia.

La lettre de soutien est rédigée par Véronique Bacchetta, Stéphanie Moisdon et Hans Ulrich Obrist.

Chers amis,
nous vous prions de trouver ci-joint une lettre de soutien à Michel Ritter adressée à Monsieur Pius Knüsel, directeur de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture, dont dépend le Centre culturel Suisse de Paris.
Si vous êtes d’accord avec les termes de cette lettre, merci de la signer, de l’adresser et la faire circuler soit par email soit par fax à Pro Helvetia dont vous trouverez les coordonnées ci dessous. Une décision doit être prise dans des délais très brefs, qui pourrait remettre en question la position de Michel Ritter au sein du CCS.
Véronique Bacchetta, directrice du Centre d’Edition Contemporaine à Genève
Stéphanie Moisdon, Commissaire d’exposition et critique d’art (Paris)
Hans Ulrich Obrist, Commissaire d’exposition (Paris)

Lettre de soutien:

Pro-Helvetia
Monsieur Pius Knüsel, Directeur
Hirschengraber 22
8004 Zürich
T. 0041 1 267 71 71
F. 0041 1 267 71 05
e-mail: pknuesel@pro-helvetia.ch

Cher Monsieur,

Nous apprenons avec stupéfaction que la récente nomination de Michel Ritter à la tête du Centre culturel suisse de Paris serait l’objet d’une polémique fondée sur des critiques émanant du personnel et relayées par la presse suisse.
Le principal reproche fait à ce nouveau directeur porterait sur le sectarisme et l’élitisme de sa programmation orientée sur l’art contemporain au détriment des autres champs (la littérature ou le théâtre). Un faux procès qui désavoue la légitimité d’un expert, reconnu internationalement pour le caractère fondamentalement transdisciplinaire et prospectif de son travail depuis de nombreuses années.
Cette polémique brutale et peu argumentée révèle par ailleurs une méfiance qui semblait dépassée vis-à-vis de l’art contemporain, qui ne peut plus être considéré aujourd’hui comme un espace fermé sur les seuls enjeux de la pratique artistique.
La nomination de Michel Ritter au CCS à été accueillie avec le plus grand enthousiasme par l’ensemble des professionnels de la culture comme un signe d’ouverture et de renouvellement de cette structure, que Michel Ritter conçoit comme une véritable plate-forme d’échanges dans les rapports franco-suisses et internationaux.
Nous sommes par ailleurs surpris par la violence de ce débat qui semble ne reposer que sur un conflit interne des plus banals (l’éternelle tension entre les anciens et les nouveaux). Surpris aussi par les procédures et le fait que ce débat soit livré à l’opinion publique sans que les principaux intéressés aient le temps et les moyens de chercher ensemble des aménagements possibles. Un conflit de ce type ne devrait en aucun cas reposer la question des fondements du projet ambitieux de Michel Ritter, si peu de temps après son arrivée. Sachant par ailleurs que sa première exposition d’ouverture a remporté un succès considérable auprès du public et de la presse. Nous voulons attirer votre attention sur les conséquences dommageables de cet épisode qui risque de fragiliser à long terme l’image et la vitalité de cette institution nécessaire.
En vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à notre point de vue et dans l’espoir que vous puissiez trouver un dénouement juste et équilibré à cet incident.

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