ÉCHOS
01 Jan 2002

16.06.05. Miss China : sortie de compilation #3

Compilation #3 réunit 12 artistes travaillant dans le domaine de créations diverses et cette réunion de chaque œuvre arrive à prouver son identité par sa complexité. L’invention du rire venant de cette complexité nous permet de se questionner, s’opposer, se rendre triste et s’amuser.

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Dans cette compilation #3, il y a du rire, du rire de tous les genres. Le rire joyeux, le rire silencieux, le rire inquiétant, le rire hystérique, le rire absurde, le rire moqueur et le rire musical.
L’invention du rire ne vient peut-être pas seulement de pure joie, mais elle est basée sur la complexité de sentiments, que je considère comme le facteur essentiel qui déclenche le désir d’expressions chez les artistes.
Les artistes de la compilation #3 montrent quelques morceaux de leur complexité soit avec légèreté, soit avec gravité.

flatland de Soyoung Chung est un film d’animation avec des paysages en papier qui surgissent dans l’espace vide de la maquette en papier. Les paysages crées manuellement sont filmés image par image et ils sont accompagnés de sons fonctionnels d’ordinateurs (les petits sons digitaux que l’ordinateur émet. Son de démarrage, son de recyclage, etc.). Les montages, les bâtiments ou les flammes créent un monde qui se tient au bout de papier, un monde plat : flatland.
Golden Warriors de Francisca Bentiez est filmé dans la ville de New York, et témoigne de son paysage urbain. Il est représenté en silhouette noire et blanche avec les masses des groupes de pigeons qui s’attaquent en créent des nuages noirs menaçants. L’ambiance inquiétante avec son romantisme est appuyée par le son extrait du film «On the waterfront» d’Elia Kazan qui contient des propos sur les pigeons.
Bruno Botella nous invite dans une maison marquée par la présence d’une absence à travers son dessin animé, L’invention du rire. Les attributs domestiques sont des éléments qui créent une intrigue sous l’air angoissant dans une subtilité poétique. L’opposition des éléments du film tels qu’absence/présence ou poésie/angoisse est un moteur qui suscite un sentiment de confusion, ce qui produit à la fin peut-être du rire.
Dans la continuité de la poésie de l’intérieur d’une maison, sans titre (au coin du mur…) d’Heesook Yu montre une fissure tracée au mur qui devient un dessin imaginaire, celui d’une plante. Un décor quotidien à priori insignifiant est pour l’artiste un élément potentiel d’une histoire, et de la poésie.
But it’s all about changing liquids de Elanit Leder, vidéo crée à partir de deux bouteilles en plastique avec du lait, utilise l’effet de miroir et produit des images oniriques et sensuelles. Comme un caléidoscope, les formes qui se dessinent en évoquent d’autres que les sujets filmés.
Le film Animation de Marianne Daquet est plutôt direct dans son propos, mais avec une légèreté et de l’humour. Ses dessins à l’allure naï;ve représentent en effet les différentes façons d’assassinats des hommes par les femmes.
Si cet assassinat est une solution violente due à la relation impossible entre homme et femme, Conversation de HwaSuk Seo nous parle d’une relation impossible vis-à-vis de soi-même. L’émetteur et le récepteur du téléphone (ici les deux gobelets qui se tiennent avec un fil) sont en fait la même personne. Cette personne s’écoute, se parle, mais n’arrive toujours pas à se comprendre.
Dormeurs de Julien Roux et Earthquake de Léa Lagasse sont issus de l’observation sur les pays asiatiques (Corée du Sud pour Julien Roux et Taiwan pour Léa Lagasse). Dormeurs montre effectivement les gens endormis dans le métro, mais ils sont vus par l’artiste comme des morts. Dans Earthquake, le faux tremblement de terre est produit dans un bureau avec un simple mouvement de la caméra et les jeux des acteurs. La fascination sur la différence culturelle et sociale les invite à réfléchir sur ces pays étrangers et étranges, et ils les interprètent avec leur propre regard.
Juke Box de Stéphanie Bouvier est une série de portraits de poupées made in China. Avec leur répertoire de chansons populaires, elles chantent avec une chorégraphie programmée. Ces poupées, tous les animaux fabriqués en Chine et vendus dans des bazars tenus par les étrangers imitent les vrais chanteurs. La transformation et la vulgarisation de ces chansons restent tout de même reconnaissables et deviennent « Universels ».
La chorégraphie de Julia Pavlovska dans Action est plutôt d’ordre impuissant face à une situation qui nous paraît banale. Dans son action, l’artiste essaie de sauter derrière une haie qui l’empêche de se montrer.
Grainstate de Mathias Cremadez est une vidéo constituée de séquences du film « Saturday night fever ». Les images du film sont réappropriées et modifiées par un travail graphique et créent un décalage avec l’accompagnement d’un son signé par Kubik, qui s’oppose à celui de la culture disco de la source de l’image.

Compilation #3 réunit 12 artistes travaillant dans le domaine de créations diverses et cette réunion de chaque œuvre arrive à prouver son identité par sa complexité.
L’invention du rire venant de cette complexité nous permet de se questionner, s’opposer, se rendre triste et s’amuser.

Infos pratiques
> Lieu
Miss China Lunch Box
52 rue Pigalle. Paris 9e
M° Pigalle ou St George
> Contact
T. 01 44 63 04 66
lunchbox@misschina.tm.fr
www.misschina.tm.fr
> Entrée libre

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